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Cherche femme forte

Un film écrit par Marilyn Cooke
Fiction
Cinéma des femmes
Drame

Réalisation

Marilyn Cooke

Production

Cinquième Maison

Année

2019

Entre travailler comme infirmière et s’occuper de son oncle, poète vivant avec une perte de mémoire, Nadege manque de confiance pour obtenir ce qu’elle veut de la vie. C’est-à-dire jusqu’à ce qu’elle découvre le monde de la lutte. Sa nouvelle passion fera ressortir un côté caché d’elle.

Bande Annonce
Autour de ce texte

Je me revois, nerveuse et appréhensive, alors que je viens de terminer le scénario de Cherche femme forte. Je l’envoie à plusieurs personnes pour avoir du feedback, trouver des collaborateurs, voir qui ça peut intéresser.

Quelqu’un me répond : Tu vas avoir de la misère à trouver une actrice noire (FAUX). Il n’y en a pas beaucoup (RE-FAUX). Pas beaucoup de bonnes en tout cas (ARCHI-FAUX). C’est vraiment important que ton personnage principal soit une Noire?

Je suis quelqu’un qui remet tout en question. Qui analyse, qui soupèse, qui re-analyse et laisse mûrir ses réflexions. Et pourtant, cette fois-là, la réponse est immédiate et catégorique : « OUI! »

Comme d’autres de ma génération, je ne me suis pas vraiment vue reflétée à la télévision ou au cinéma québécois en grandissant. On n’a pas l’habitude de voir notre présence affirmée et nos expériences validées par des personnages complexes et multidimensionnels, qui vivent de vraies émotions et ont des noms de famille.

Pour moi, c’était primordial que Nadège soit une femme qui se découvre à la fois à travers la physicalité de la lutte et le lyrisme de la poésie. Que le personnage soit attachant et complexe, pour qu’on puisse s’identifier à sa vulnérabilité et devenir fort ou forte AVEC elle. Qu’elle soit un être à part entière dans toute sa dualité, sa fragilité, sa force, sa douceur, sa poésie. Qu’elle soit Noire ajoute de la richesse à son monde intérieur, et ne change rien au fait que sa quête soit universelle.

Dans le contexte actuel de COVID-19 et de #BLM, on peut faire une autre lecture du film, et y ajouter des niveaux d’interprétation supplémentaires. Qui sont ces « anges gardiens » qui s’occupent de nos malades, de nos aînés? Des gens ordinaires, qui ont des rêves, des passions, peut-être des aspirations plus grandes que nature. Anges gardiens de jour, démons du ring de nuit.

Bref, des êtres profondément humains et complexes. Comme le sont les femmes noires qui nous entourent.

Marilyn Cooke – 16 juin 2020